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Laura Foulquier, Dépôts lapidaires et remplois (Antiquité tardive/haut Moyen Age). Pour une nouvelle approche de la christianisation, des sanctuaires et du peuplement dans l'Auvergne du haut Moyen Age.

Avant-propos

Nous nous proposons de réfléchir à une nouvelle approche de la christianisation, des sanctuaires et du peuplement dans l'Auvergne du haut Moyen Age à travers l'étude des dépôts lapidaires et des remplois. En nous engageant dans cette recherche, nous étions d'abord motivés par l'étude d'un sujet jusque là inédit: la sculpture du haut Moyen Age dans l'ancien diocèse de Clermont. Situer, recenser, étudier ces vestiges lapidaires, déposés ou remployés, drainait en fait plusieurs perspectives de recherche et très vite, nous avons décidé d'envisager également les dépôts et les remplois antiques; démarche qui nous semblait riche de possibilités. Il fallait faire parler ces pierres si longtemps ignorées, et qui, dans le meilleur des cas, faisaient l'objet de quelque mention au détour d'une brève parenthèse au sein de telle ou telle étude. Vestiges erratiques, ces ouvres étaient, et sont bien souvent, déconsidérées, jugées insignifiantes, du moins pas fondamentales, pour l'étude de tel ou tel édifice. De fait, le recensement de ces vestiges lapidaires, encore provisoire, fut difficile, car peu ou pas amorcé. La tâche est ardue en effet: comment ne pas préjuger de ces vestiges de prime abord et considérer trop promptement que leur présence n'est que fortuite ? La recherche en France concernant ce type d'ouvres, surtout les remplois, est particulièrement indigente et nous comptons nous mettre rapidement en relation avec d'autres universités, européennes et américaines notamment, afin de conjuguer perspectives de recherches et résultats. Lorsque débutèrent nos investigations, tous les a priori que nous avions pu émettre tombèrent un à un : si la conservation de ces ouvres demeure certes aléatoire, du moins inféodée à certaines modalités tributaires des initiatives des uns et des autres, leur présence n'était certes pas le simple fruit du hasard t de fait une logique se mettait en place. Non seulement ces ouvres constituent des témoins archéologiques, des marqueurs inexplorés des premiers temps de la christianisation, mais plus encore, elles interrogent. Est-il possible d'établir un cheminement scientifique, un lien logique entre ces ouvres, leur présence, leur destination et leur fonction initiales ?

Nous avons d'ores et déjà souligné la nette concentration et plus encore la conservation, laquelle n'est sans doute pas fortuite, de ces ouvres lapidaires dans les grands centres urbains et au cour de la traînée axiale dessinée par le Val d'Allier. Nous souhaitons dégager et exploiter les profondes interfaces liant le haut Moyen Age, avec l'Antiquité tardive d'une part, l'époque romane d'autre part. La présence de vestiges lapidaires antiques sur l'emprise des sanctuaires médiévaux n'a pas été systématiquement soulignée. En outre, en envisageant les dépôts et les remplois, nous pensons pouvoir aboutir à des recherches renouvelées pour saisir l'évolution de ces sites, leur christianisation et pour explorer sous d'autres jours la réalité des maillages paroissiaux. Plus encore, nous voulons montrer que l'étude du haut Moyen Age, l'analyse rigoureuse des vestiges lapidaires peut amener en toute logique à saisir les réalités, les tenants et les aboutissants de   l'art roman dans l'ancien diocèse de Clermont.

Histoire

L'emprise territoriale de l'ancien diocèse de Clermont englobait la superficie de l'antique Civitas Arvernorum . Le diocèse est drainé par l'Allier et ses affluents.

Du point de vue du peuplement, les habitats privilégièrent les vallées ou les faibles reliefs, durant l'Antiquité 1) ; topographie en grande partie pérennisée durant le haut Moyen Age. Tandis que les limagnes étaient vouées à l'agriculture, les zones de reliefs étaient destinées à l'élevage. Le Val d'Allier était le plus anciennement et le plus densément peuplé proportionnellement aux régions montagneuses, au peuplement plus lâche. C'est également dans les parties élargies du Val d'Allier que le réseau routier semble avoir été le plus dense. Outre Clermont, d'importantes bourgades jalonnent l'Auvergne. Ces vici , situés le long ou à proximité de grandes voies, étaient généralement concentrés dans les secteurs les plus anciennement peuplés. Outre des fonctions fiscales et monétaires, ils endossaient également des fonctions religieuses. La plupart, dès l'époque mérovingienne, semble avoir constitué des chefs-lieux de paroisse 2) . Le peuplement évolua sensiblement au cours des siècles suivants. Si la Limagne, imprégnée de romanité, demeura une zone extrêmement privilégiée, les périphéries cristallisèrent   à leur tour de nouvelles implantations humaines. L'époque carolingienne fut marquée par une pénétration progressive du peuplement dans les montagnes, même si les plus fortes densités demeuraient concentrées en plaine. Dès le X ème siècle, le pouvoir politique glissa de manière inexorable de la royauté au duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne, puis aux potentats locaux. Peu à peu, les installations carolingiennes se dénaturèrent et un système féodal s'imposa. L'Auvergne était livrée aux seniores qui s'emparèrent des pouvoirs régaliens et édifièrent leur pouvoir banal au sein des espaces castraux. Le relief tourmenté favorisa cet enchâtellement. Du point de vue du peuplement, l'homme avait pénétré une grande partie du territoire, à partir des environs de l'an mil : cette colonisation progressa dans les varennes et les montagnes, d'abord à proximité des régions les plus anciennement peuplées, puis dans des secteurs de plus en plus reculés. La présence d'un réseau paroissial important, adapté à la répartition du peuplement humain, la formation d'un habitat intercalaire, attesté par l'usage du dédoublement toponymique et par la multiplication des noms de lieux de formation romane, confirment que les hommes étaient présents partout où la vie agricole est possible, même si les densités demeuraient moindres dans les espaces montagneux.

Quelques éléments sur la christianisation

Nous ignorons quand et de quelle manière fut introduit le christianisme en Auvergne. Les légendes hagiographiques relatives à un missionnaire, Stremonius (saint Austremoine), envoyé par le pape en 250, ne peuvent être validées: la liste des évêques transmise par Grégoire de Tours ne permet de remonter qu'au IV ème siècle. Au IV ème siècle, l'église épiscopale concentre l'essentiel de la vie religieuse. Les premières églises rurales lui étaient étroitement soumises : elles ne possédaient ni clergé distinct, ni patrimoine propre. Peu à peu, ces prérogatives sacerdotales furent déléguées à des clercs de « second ordre » et exercées dans les églises rurales. Ces églises devinrent chefs-lieux de paroisse. Instituées le plus souvent au sein de vici ou de forteresses, ces paroisses, les dioceses , étaient des circonscriptions ecclésiastiques de grandes dimensions, qui, tout en étant inféodées à l' ecclesia mater , avaient une certaine autonomie. En Auvergne, l'existence de paroisses rurales est attestée dès le   V ème siècle, par Sidoine Apollinaire. Au moins deux sanctuaires s'érigeaient au sein des chefs-lieux de paroisse : l'un dédié à saint Jean-Baptiste, revêtait des fonctions baptismales, l'autre, des fonctions paroissiales. Outre ces églises et les monastères, il convient également d'envisager les sanctuaires de moindre importance. La fréquentation de ces oratoires primait généralement sur celle de l'église du chef-lieu paroissial. De fait, dès le VI ème siècle, les autorités ecclésiastiques cherchèrent à limiter le pouvoir de ces lieux de culte secondaires. L'époque mérovingienne voit s'épanouir le culte des saints, qui apparaît étroitement lié à la politique épiscopale: il se développe et se diffuse sous l'égide de l'évêque, chef spirituel de la cité. Dès la fin du VI ème siècle, se dessina tout un réseau de basiliques et d'oratoires dédiés aux saints. Mais la géographie du culte des saints demeure concentrée dans le Val d'Allier.

Les lieux de culte mérovingiens sont connus par les textes, tels les récits de Sidoine Apollinaire ou Grégoire de Tours ou encore les récits hagiographiques. Il est d'ores et déjà possible de souligner l'importance du Val d'Allier, où se greffent de nombreuses fondations. Il convient dans un second temps de confronter les sources textuelles aux sources archéologiques: ainsi l'étude de certains sanctuaires médiévaux, isolés par rapport à l'habitat et dont la continuité d'occupation est attestée dès l'Antiquité, voire antérieurement, est susceptible de suggérer ou de confirmer l'ancienneté possible desdits sanctuaires. Un grand nombre d'oratoires mérovingiens acquirent par la suite des fonctions paroissiales. Parallèlement aux progrès du peuplement, de nouvelles zones furent valorisées. Les paroisses primitives se morcelèrent.

Dès l'époque carolingienne, un grand nombre de sanctuaires fut cédé aux autorités religieuses ou aux grands établissements ecclésiastiques. De fondation ancienne ou récente, ils acquirent une place croissante et devinrent peu à peu des pôles d'attraction et de peuplement, comme à Brioude ou encore Ebreuil. Mais la plupart étaient des églises privées. A partir du IX ème siècle, de nombreuses églises passèrent aux mains des laïques, qui en disposèrent librement. Ces églises étaient l'ouvre de propriétaires, qui dotaient les fondations d'un patrimoine foncier. Si ces initiatives étaient certes individuelles, elles étaient également subordonnées, pour une large part, aux besoins religieux des populations. Au cours du X ème siècle, de nouveaux établissements furent fondés, souvent à l'instigation de seigneurs locaux. Ces nouvelles fondations furent à la tête de grandes seigneuries. Par le jeu des donations, ces établissements contrôlaient un grand nombre d'églises paroissiales, qui leur furent concédées. Dès la fin du X ème siècle et au début du XI ème siècle, l'association fréquente d'un sanctuaire et d'un château, les progrès du peuplement, le prestige de certains établissements tendirent à déstabiliser la trame paroissiale héritée du haut Moyen Age et donnèrent lieu à des conditions favorables pour la fondation de nouvelles paroisses

Genèse

La bibliographie relative à l'Auvergne du haut Moyen Age n'aborde que très partiellement les questions relatives à l'Histoire de l'art et l'archéologie. Les travaux de Gabriel Fournier, références incontournables dont les études ultérieures seront largement redevables, tiennent une place prépondérante 3) . Du point de vue de l'archéologie, la référence essentielle, et bien isolée, demeure les Actes des XIII ème Journées internationales d'archéologie mérovingienne, coordonnées par Bernadette Fizellier-Sauget et organisées à Clermont-Ferrand en octobre 1991 4) . Ouvrage prépondérant offrant des recherches novatrices sur l'Auvergne du haut Moyen Age, ainsi que des notices extrêmement complètes sur certains sites choisis. D'une manière générale, si certains sites auvergnats firent parfois l'objet de brèves notices au sein de certaines publications, tels Les premiers monuments chrétiens de la France 5) ou encore Le paysage monumental de la France autour de l'an mil 6) , il n'existe pas d'ouvrages embrassant de manière globale les productions sculptées du haut Moyen Age. Dans une communication publiée en 1981 dans le Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France , May Vieillard-Troiekouroff dressa un inventaire sommaire de quelques monuments sculptés du haut Moyen Age en Auvergne, mais aucune publication générale, à l'instar du Recueil général des monuments sculptés en France pendant le haut Moyen Age (IV ème -X ème siècles) 7) ne fut effectuée pour la région. L'entreprise amorcée par May Vieillard-Troiekouroff, de manière somme toute très laconique, n'eut pas de suite. Plusieurs années après, en 1998, à l'occasion d'une Table ronde organisée à Saint-Guilhem-le-Désert, Laurence Cabrero-Ravel 8) brossait un bref panorama de quelques monuments sculptés du haut Moyen Age dans les diocèses de Clermont et du Puy, constatant l'absence d'études véritables portant sur la sculpture du haut Moyen Age en Auvergne.

1) Une géographie privilégiée des vestiges lapidaires?

a) Remplois 9)

Accordons en premier lieu une définition du remploi. Le terme même désigne une mise en ouvre, dans un édifice, d'éléments ou de matériaux provenant d'une construction antérieure, soit in situ , soit à quelque distance dudit édifice. D'une manière générale, concédons la forte probabilité que le remploi provienne d'un lieu situé à proximité immédiate, étant donné la masse parfois imposante des éléments réutilisés.

 

Il apparaîtrait tentant de prime abord de conférer au remploi un indice d'antériorité, voire une certaine symbolique. Il convient en fait d'analyser le sens et la fonction même du remploi avec la plus grande prudence et la plus grande circonspection.

Remplois-Antiquité

«La plupart des inventaires les ignorent, alors que ces vestiges participent à la connaissance de l'implantation humaine et des paysages gallo-romains. Des inventaires régionaux, débouchant sur un corpus national, combleraient efficacement les lacunes actuelles » .

G. COULON, Les remplois gallo-romains dans les édifices religieux , op. cit. , p. 29.

D'une manière générale, si l'on pointe les édifices remployant des ouvres lapidaires antiques, l'on observe une nette concentration autour de Clermont-Ferrand et ses environs immédiats, puis une répartition éparse, disséminée le long du Val d'Allier.

Remplois-haut Moyen Age 15)

En conclusion provisoire, notons d'ores et déjà que les témoignages lapidaires du haut Moyen Age ont été inventoriés essentiellement en centres urbains ou au sein d'une zone géographique particulièrement privilégiée, en l'occurrence la traînée axiale dessinée par le Val d'Allier. D'autres zones sont a contrario exemptes de tout vestige lapidaire. Ce schéma artificiel correspond-il à une réalité archéologique ou est-il tributaire des découvertes effectuées ? Pourrait-on voir là, incités en cela par l'absence totale de remplois dans ces zones en marge, une sorte de « politique de conservation» dans ce Val d'Allier, réceptacle historique et archéologique de l'occupation et de la christianisation arverne ?

Abordons en second lieu les différentes hypothèses qui se sont greffées à l'étude ou le plus souvent aux mentions de remplois. La présence de remplois, notamment antiques, a longtemps été considérée comme l'indice de la grande ancienneté d'un édifice et partant l'on n'a pas hésité à déduire la succession d'un lieu de culte chrétien à un lieu de culte païen 10) . Ces hypothèses s'appuyaient notamment sur l'étude des textes anciens 11) , mais également sur les découvertes archéologiques effectuées sur l'emprise même des édifices religieux, qui révélaient bien souvent quelque vestige de haute époque. Pour autant il serait imprudent et fallacieux de faire de ces remarques un systématisme. Certes nous avons observé tout au long de ce corpus provisoire que plusieurs sites, parfois fort anciens, recèlent des ouvres antiques. Quelle signification accorder à ces découvertes? Faut-il en déduire systématiquement l'existence d'un lieu de culte païen naturellement remplacé par un lieu de culte chrétien ? L'hypothèse, longtemps et complaisamment relayée par les érudits des siècles passés, se doit d'être examinée avec la plus grande prudence 12)  : d'abord la présence de remploi ne signifie en aucun cas la possibilité d'un cadre sacré ou cultuel. Ceux-ci pouvaient tout aussi bien provenir initialement d'un édifice public 13) ou privé, comme une villa par exemple, in situ ou à proximité. D'autre part la présence de remploi antique dans une construction médiévale ne signifie pas forcément qu'il y ait eu une chronologie linéaire et de fait succession et transformation immédiate. Une chose semble assurée néanmoins: les remplois attestent la permanence de l'occupation humaine et de cadres architecturaux associés 14) .

Une autre question mérite d'être soulevée: le remploi revêt-il un sens particulier? Est-ce une volonté de conservation afin d'affirmer de manière ostensible l'antériorité d'un édifice, et dès lors une certaine prééminence? Ou offre-t-il une simple solution à une pénurie de matériaux? Ou peut-être n'est-il réduit qu'à un simple choix décoratif et esthétique?

Des emplacements privilégiés?

La question est séduisante. A priori , tout accorderait à penser que les remplois sont placés indifféremment. D'ailleurs est-il possible de vouloir saisir unequelconque logique dans la situation même de ces ouvres au sein de l'édifice ? Dans certains cas, nous pensons que oui. Certes, il faut ici délaisser les cas où les remplois ne sont apparemment que fortuits, c'est-à-dire lorsqu'ils ne sont utilisés qu'à titre de matériaux dans la construction. Dans la plupart des cas, ceux-ci ne sont pas visibles. De même, certains remplois, s'ils sont au contraire visibles, ne revêtent sans doute pas forcément une signification particulière. Leur utilisation peut tout à fait se borner à un simple parti pris esthétique et décoratif.

Alors est-il possible de valider l'hypothèse d'emplacements choisis de façon délibérée et manifeste? Nous voudrions souligner ici deux sites spécifiques, la cathédrale de Clermont-Ferrand et la basilique Saint-Julien de Brioude, et nous focaliser plus précisément sur les remplois observés dans les cryptes des deux édifices. De nombreux fragments sculptés d'entrelacs sont remployés à cet emplacement précis, dans une zone privilégiée, le chevet, en l'occurrence la crypte. Nous pensons que ceci n'est pas fortuit. Bien au contraire. Conserver et remployer des vestiges sculptés, témoignages de la grande ancienneté des édifices auxquels ils appartiennent, est ici une manière d'affirmer de façon ostensible la valeur et l'antiquité desdits édifices et d'une certaine manière la prééminence de ces derniers. Il n'est pas surprenant d'observer au sein des édifices les plus anciens et prestigieux de tels cas de figure, dans des emplacements privilégiés, en contact avec les reliques.

Une enquête menée à plus grande échelle pour les édifices de fondation ancienne érigés dans les grandes cités de la Gaule confirmeraient sans doute ces observations. Hors de l'Auvergne, nous avons par exemple remarqué des dispositions similaires à Bordeaux : l'église suburbaine Saint-Seurin, sans doute bâtie près de la basilica mentionnée par Grégoire de Tours, où était vénéré le corps de l'évêque Severinus, tient une place importante dans la topographie chrétienne bordelaise. La tradition plaçait à Saint-Seurin le groupe épiscopal primitif, à l'instar du faubourg Saint-Alyre à Clermont-Ferrand; idée aujourd'hui rejetée. Une vaste nécropole, au sud de l'actuel édifice, révéla un grand nombre de sarcophages paléochrétiens en marbre, ainsi que des vestiges antiques en grand nombre. Dans la crypte de l'église, où était vénérée la tombe de saint Fort, ont été remployés à une date indéterminée des colonnes et des chapiteaux en marbre. Plus encore, et cette dernière remarque retiendra ici notre attention, un certain nombre de fragments sculptés d'entrelacs sont remployés dans les maçonneries de la crypte, notamment dans les parties occidentales.

2) Perspectives

a) De nouvelles recherches pour l'étude de la christianisation?

Les vestiges lapidaires complètent la trame cartographique dessinée par les sources strictement historiques. Nous avons ainsi noté la place prépondérante occupée par le Val d'Allier du point de vue de l'archéologie. Ces remarques étayent et renforcent cette position particulièrement privilégiée, déjà entrevue par les historiens 16) . Pourquoi une telle concentration? Ces découvertes sont-elles subordonnées aux hasards des recherches effectuées ou correspondent-elle à une réalité?

Dans le cadre de ce DEA, plusieurs questions méritent d'ores et déjà d'être soulevées: ainsi comment expliquer l'axe particulièrement dense et riche dessiné par le Val d'Allier cristallisant le plus grand nombre des découvertes et par comparaison la relative indigence d'autres sites, pourtant importants? Serait-il possible de dégager quelque lien entre ces sites et leur géographie? Ou, avouons-le clairement, pourrait-on imaginer une répartition des ouvres du haut Moyen Age qui ne serait pas le simple fruit du hasard, mais bien plutôt tributaire d'un environnement particulier, propice à de tels choix esthétiques et cultuels?

Il n'est pas anodin, nous l'avons vu, de remarquer que ces ouvres se concentrent au sein d'une géographie privilégiée : concentrées dans le Val d'Allier, d'une part, et souvent au cour d'une trame chrétienne valorisée par le pouvoir épiscopal d'autre part. De fait la tentation est grande dès lors de dégager quelque lien entre la géographie des vestiges jusqu'ici recensés et les entreprises menées par le pouvoir épiscopal. Un pouvoir épiscopal qui, rappelons-le, est omniprésent dans le Val d'Allier: ainsi il n'est que de se référer à l'importance des titulatures reprenant le nom d'évêques auvergnats mérovingiens et carolingiens, concentrées en grande partie dans le Val d'Allier et ses marges. Ces vocables, dont la vogue correspond à la rédaction des Vie desdits saints évêques, participent d'une valorisation voulue par le pouvoir épiscopal. Il convient de citer également la nébuleuse de sanctuaires auréolant Clermont-Ferrand et conservant les reliques des premiers évêques du diocèse.

b) Interfaces entre Antiquité et haut Moyen Age

L'on remarque que les ouvres lapidaires antiques découvertes sur l'emprise des édifices médiévaux ou remployées dans la construction desdits édifices, sont globalement présentes tout le long du Val d'Allier. Plus encore, les villes situées autour de Clermont-Ferrand constituent une nébuleuse. Ce n'est pas le fait d'une dispersion due au hasard: la densité des ouvres recensées va de pair avec la densité des sites, plus encore des sites romanisés. Est-ce à dire que seuls les sites implantés dans cette zone privilégiée sont christianisés, au détriment de lieux marginaux? Nous ne le pensons pas. La christianisation existe sans doute, mais il y a là un cadre particulièrement perméable, romanisé.

Un nombre important de sites révéla des indices d'occupation antique sur les lieux même où s'érigeront des édifices médiévaux de fondation ancienne. Il serait intéressant de préciser la fonction initiale des ouvres lapidaires conservées : provenaient-elles d'édifices publics ou privés et ne constituaient-elles qu'une solution pour pallier un manque de matériaux? Ou ne pourrait-on pas imaginer qu'elles soient les derniers vestiges d'un édifice cultuel, qui aurait précédé les constructions chrétiennes? Selon l'une au l'autre hypothèse, les réflexions et les conclusions ne sont pas les mêmes. On ne peut demeurer indifférent face aux découvertes d'une part, et à la tradition d'autre part, qui place bien souvent l'existence de temple païen préexistant; tradition certes fragile, mais néanmoins plus ou moins fondée, donc plausible. Concernant les découvertes effectuées, il convient de faire la part des quelques vestiges observés ça et là dans les remblais qui ne constituent pas forcément un indice sine qua non d'une occupation de ces sites, et des vestiges sculptés ou architecturaux plus importants. Vestiges qui ne justifient pas pour autant l'existence d'un lieu de culte païen naturellement remplacé par un sanctuaire chrétien, schéma complaisamment relayé par la tradition. Néanmoins la présence de ces vestiges démontre la permanence d'un cadre architectural, public, privé ou cultuel.

On l'a vu, la plupart des sites présents dans le Val d'Allier, offre plus ou moins densément ce cas de figure. Comme nous l'avons évoqué précédemment, en contrepoint d'une tradition érudite, certes parfois emphatique, qui considérait de manière sans doute trop systématique les vestiges antiques comme inhérents à la christianisation de lieux de culte païen, les recherches ultérieures ont eu trop tendance à stigmatiser ces hypothèses et a contrario réfuter ce schéma. Il faudra en fait exploiter chacun de ces sites, avant de pouvoir formuler quelques directions et sans doute envisager leur évolution avec plus de souplesse, surtout dans un cadre particulier comme l'Auvergne, où les notions de romanité sont très fortes et prégnantes.

Il faudra également s'interroger sur la nature de ces vestiges lapidaires et tenter d'envisager, puis analyser avec rigueur et objectivité le sens de leur présence. S'agissant de matériaux, le remploi antique ne semblerait être en l'occurrence qu'un moyen d'utiliser de manière optimale des éléments de construction. Mais que penser des sculptures au sens propre du terme, remployées ou conservées? Si des critères décoratifs et esthétiques ont incontestablement présidé à de tels choix, ne pourrions-nous pas suggérer un sens autre? Ne pourrions-nous pas proposer une certaine symbolique, à l'instar des remarques formulées précédemment pour les ouvres conservées datables du haut Moyen Age?

En fait nous conviendrons aisément que l'on peut sombrer rapidement dans les hypothèses les plus farfelues. Il importe d'être prudent: il n'existe pas de schémas typiques ; les remplois auraient pu tout aussi bien être effectués à des époques beaucoup plus avancées et de manière plus ou moins hasardeuse et dès lors, d'un point de vue sémantique, la plausible cohérence de telles remarques ne serait pas recevable. En définitive, à ce jour, la statistique à laquelle nous avons procédé n'est pas exhaustive: les dépôts et les remplois ne sont en effet pas systématiquement recensés. C'est pourquoi nous souhaitons mener ultérieurement notre propre enquête: démarche indispensable qui devra être conduite sur l'ensemble de la zone géographique envisagée, et ce sans a priori , en envisageant aussi bien les édifices romans et gothiques, que les édifices postérieurs qui révèlent parfois bien des surprises.

Une esthétique particulière?

Les ouvres lapidaires paléochrétiennes et dites mérovingiennes se concentrent de manière quasi exclusive à plus ou moins grande distance de Clermont-Ferrand et plus largement en Grande Limagne. Quelles sont-elles? Chapiteaux, sarcophages figurés, inscriptions en marbre; ouvres toutes tributaires d'une tradition antique et porteuses d'une certaine romanité; romanité entendue comme «rémanence consciente de mentalités romaines» , telle que la définit Christian Lauranson-Rosaz.

Cette géographie particulière n'est pas le fruit du hasard: il faut lier l'existence d'un art romain urbain, classique, à l'exportation ou la présence de ces ouvres. En dehors de cette zone, d'autres productions gallo-romaines existent 17) et sans doute ultérieurement des productions du haut Moyen Age, tributaires d'expressions différentes de celles observées ici. De telles dichotomies ont sans nul doute existé durant le haut Moyen Age. Elles sont en tout cas sensibles à l'époque romane 18) . Ainsi nous pourrons nous interroger ultérieurement sur les esthétiques, classiques ou non classiques, des ouvres lapidaires antiques recueillies sur l'emprise des édifices médiévaux ou à quelque distance de ceux-ci. Bien que nous soyons conscients du phénomène arbitraire que prennent nos hypothèses en l'état actuel de nos recherches, gageons que les expressions classiques médiévales se rencontreront précisément là où les ouvres antiques classiques auront été observées, lorsque les dépôts ou remplois existent.

c) Interfaces entre haut Moyen Age et époque romane

Il ne faut pas envisager Antiquité, haut Moyen Age et Moyen Age comme des périodes strictement distinctes, mais bien au contraire comme des frontières malléables et perméables.

Comme nous l'avons souligné précédemment, les ouvres paléochrétiennes et dites mérovingiennes sont conservées en Grande Limagne. Historiquement ce sont les terres les plus profondément romanisées et christianisées que les évêques clermontois n'auront de cesse de valoriser: la politique épiscopale édifiera une nébuleuse de grands sanctuaires; prestigieux tout à la fois concrètement d'un point de vue monumental, architectural, et d'un point de vue liturgique. Ces sanctuaires sont munis des reliques des saints évêques arvernes. Cette entreprise souligne et rehausse cette zone anciennement christianisée. Elle fait figure d'écrin épiscopal, écho logique et magistral aux missions pastorales des premiers temps chrétiens.

Les vestiges lapidaires du haut Moyen Age conservés constituaient sans doute autant de témoignages pour justifier et conforter la grande ancienneté, et par là même la prééminence de ces édifices. La présence de ces vestiges sous-tendait naturellement le soin apporté par les initiatives épiscopales à valoriser les édifices dans lesquels ils étaient remployés. Le fait que les ouvres conservées offrent des expressions classiques, obéissant à des compositions et proportions savantes, et que tout logiquement les ouvres romanes les plus abouties se rencontrent en grande partie au cour de cette géographie particulière, doit nous éclairer sur les interfaces profondes et fructueuses qui lient ces ouvres entre elles et le cadre géographique, historique et culturel de leur création.

De prime abord, au vu des vestiges lapidaires conservés, il semble que ce ne soit que dans le cadre de la Grande Limagne que les interfaces soient les plus probantes et les plus riches, d'abord parce-que c'est précisément là que les vestiges subsistent, ensuite parce-qu'il semble bien qu'une dialectique se tisse entre la présence de ces ouvres et les projets entrepris par le pouvoir épiscopal. Les liens ne sont pas que strictement formels, ils sont également historiques et culturels. Le constat n'est pas le même hors de cette zone privilégiée. Comment accorder ces différentes observations? Quels critères d'appréhension pourrions-nous formuler pour envisager de telles différences et bâtir notre réflexion? Il conviendra d'axer également notre travail sur ce contexte géographique et culturel particulier afin de bien saisir les réalités de la sculpture du haut Moyen Age en Auvergne. Dans un dernier temps, il faudra exploiter les sources historiques et notamment faire le point sur la réalité des maillages paroissiaux, en conjuguant les indices glanés dans les sources anciennes et l'apport de l'archéologie, ainsi qu'en envisageant d'un regard objectif et critique les possibles créations antérieures à l'époque romane ; créations paroissiales qui ne sont pas toujours reconnues.

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1) C. LAURANSON-ROSAZ, L'Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du VIII ème au XI ème siècle: la fin du monde antique? , Le Puy-en-Velay, Les Cahiers de la Haute-Loire,   1987. Voir également L'Auvergne du X ème siècle, terre de «romanité» , dans Revue de la Haute-Auvergne , t. 61, 1999, pp. 9-20.

2) Voir la synthèse pionnière, quoique ancienne, réalisée par G. FOURNIER, Essai sur le peuplement rural de la Basse Auvergne à l'époque gallo-romaine , dans Revue d'Auvergne , t. 73, 1959, pp. 129-163. Pour un état de la question et de nouvelles perspectives, l'on se référera à F. TREMENT, Le peuplement des campagnes d'Auvergne à l'époque romaine , dans D. MARTIN dir. par, L'Identité de l'Auvergne, mythe ou réalité historique, essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours , Nonette, Créer, 2002, pp. 83-107.

3) G. FOURNIER, Le peuplement rural en Basse Auvergne durant le haut Moyen Age , Aurillac, 1962.

4) B. FIZELLIER-SAUGET coord. par, L'Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours , Actes des XIII ème Journées internationales d'archéologie mérovingienne, Clermont-Ferrand, 3-6 octobre 1991, Clermont-Ferrand, 1999.

5) N. DUVAL dir. par, Les premiers monuments chrétiens de la France , II, Sud-Ouest et Centre , II, Sud-Ouest et Centre , Paris, Picard, 1996.

6) X. BARRAL I ALTET dir. par, Le paysage monumental de la France autour de l'an mil , Paris, Picard, 1987.

7) Ces publications furent entreprises sous l'égide du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques afin de recenser et étudier les ouvres sculptées en France des premiers temps chrétiens aux derniers siècles du haut Moyen Age. M. VIEILLARD-TROIEKOUROFF, Les monuments sculptés de l'époque mérovingienne en Auvergne , dans Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France , 1980-1981, pp. 221-231.

8) L. CABRERO-RAVEL, La sculpture du haut Moyen Age dans les diocèses de Clermont et du Puy , dans C. AMADO et X. BARRAL I ALTET dir. par, Saint-Guilhem-le-désert dans l'Europe du Moyen Age , Actes de la table ronde d'août 1998 , Montpellier, 2000, pp. 189-191.

9) Notons avant toute chose l'indigence, en France, des documentations relatives aux remplois ; sujet qui ne semble pas avoir suscité d'intérêt particulier, car peut-être longtemps déconsidéré. Nous voudrions souligner les recherches menées depuis plusieurs années maintenant en Italie ; recherches que nous souhaiterions exploiter dans nos travaux ultérieurs pour confronter perspectives et résultats. Citons notamment les travaux menés par le groupe de recherche italien Spolia en collaboration avec plusieurs universités européennes, ainsi que certaines contributions données à l'occasion de la semaine d'étude de Spolète, en 1998, intitulée Ideologie e pratiche del reimpiego nell'alto Medioevo , notamment: A. ESCH, Reimpiego dell'antico nel medioevo: la prospettiva dell'archeologo, la prospettiva dello storico , pp. 79 et ss.; L. ERMINI PANI, Il recupero dell'altura nell'alto medioevo , pp. 613 et ss.; A. CUTLER, Instabilitas Rerum: toward a theory of reuse in the Medieval world , pp. 1055 et ss.; W. TRONZO, Il riuso dell'antico nell'arte medievale , pp. 1085 et ss.Mentionnons encore les travaux de L. DE LACHENAL, Spolia. Uso e reimpiego dell'antico dal III al XIV secolo , Milan, 1995. Les recherches sont en outre actives en Allemagne, citons notamment J. POESCHKE dir. par, Antike Spolien in der Architektur des Mittelalters und der Renaissance , Munich, 1996. Accordons enfin une place importante aux travaux de M. GREENHALGH, The Survival of Roman Antiquities in the Middle Ages , London, 1989, particulièrement les chapitres 6, Antique Buildings in the Middle Ages , pp. 86-118, 7, The Materials of Building , pp. 119-144, 8, The Re-Use of Monuments , pp. 145-182, 9, The Discovery and Re-Use of Relics and Sarcophagi , pp. 183-201 et 10, Statues and Reliefs , pp. 202-218.

10) J. ADHEMAR, Influences antiques dans l'art du Moyen Age français , 1938, Paris, Editions du CTHS, 1996, particulièrement pp. 61-64; E. MALE, La fin du paganisme en Gaule , Paris, Flammarion, 1950, particulièrement le chapitre II :  La fin du paganisme en Gaule. Les églises remplacent les temples , pp. 32-69.

11) Notamment les Vie des saints. Il convient encore d'évoquer la politique impériale, notamment le Codex Theodosianus , première collection officielle de constitutions impériales ordonnée par Théodose II, et plus précisément le De operibus publicis , XV-1. L'autorité impériale recommandait non seulement la destruction des temples païens, mais encore l'érection de sanctuaires chrétiens à leur emplacement.

12) M. AUBRUN, L'Ancien diocèse de Limoges des origines au milieu du XI ème siècle , Clermont-Ferrand, 1981, pp. 82-83, note 46: «Les érudits contemporains ont en effet à ce point peur d'être confondus avec leurs prédécesseurs «légendaristes» et apologétiques du siècle dernier qu'ils rejettent a priori cette hypothèse, alors que le rappel des textes législatifs qui transférèrent les biens des temples à l'Eglise devrait inciter, pour le moins, à examiner sérieusement cette possibilité d'une succession sur un même lieu, d'une église à un temple, sans que l'on doive, bien entendu, affirmer sans preuve quoi que ce soit» .

13) Sur ce point voir notamment J.-P. CAILLET, La transformation en église d'édifices publics et de temples à la fin de l'Antiquité ,   dans C. LEPELLEY études réunies par, La fin de la cité antique et le début de la cité médiévale. De la fin du III ème siècle à l'avènement de Charlemagne , Bari, 1996, pp. 191-211, particulièrement p. 191: «[.] qu'advient-il alors des anciens édifices? Soit, plus précisément, qu'advient-il d'une parure déjà séculaire de la cité dans un contexte où, malgré une adhésion massive à la foi chrétienne, on demeure attaché à un mode de vie et, au sens le plus large, à une civilisation dont les monuments constituaient le cadre traditionnel ? A priori, la conversion en église semblerait avoir pu satisfaire un souci de sauvegarde de l'environnement, tout en permettant la réalisation de substantielles économies; mais il faut évidemment juger de la fréquence de ce processus. La question ne se limite d'ailleurs pas à cela, dans la mesure où elle implique -à propos des temples surtout- des comportements assez divers à l'égard des survivances du paganisme puis de ses dépouilles» .

14) G. COULON, Les remplois gallo-romains dans les églises du Berry , dans L'Art sacré , X, 1999 : l'inventaire démontra que les remplois étaient majoritairement utilisés sur l'emprise même du site. Voir aussi l'article du même auteur, Les remplois gallo-romains dans les édifices religieux , dans L'Archéologue , n. 45, 1999-2000, pp. 28-30.

15) Les recherches relatives aux remplois haut médiévaux demeurent là encore inexploitées. Citons néanmoins l'article de G. BUIS, Recherches sur les sculptures carolingiennes à entrelacs dans le Sud-Est de la France. Les réemplois carolingiens dans les édifices romans ou d'époques postérieures , dans Bulletin annuel de l'Ecole antique de Nîmes , n. 89, 1973-1974, pp. 11-26; démarche fort intéressante, mais ne drainant que peu de perspectives de recherche.

16) C'est ainsi le long du Val d'Allier ou à proximité immédiate que se greffent la majorité des lieux de centralité. L'on consultera particulièrement J.-L. FRAY, Les localités centrales de l'Auvergne, du Velay et du Bourbonnais au Moyen Age. Problèmes et perspectives , dans M. ESCHER, A. HAVERKAMP, F. G. HIRSCHMANN, Städtelandschaft-Städtenetz-zentralörtliches Gefüge. Ansätze und Befunde zur Geschichte des Städte im holen und spätten Mittelalter , Mainz, 2000, pp. 169-189.

17) C. NERZIC, La sculpture en Gaule romaine , Paris, 1989.

18) B. PHALIP, Des terres médiévales en friche. Pour une étude des techniques de construction et des productions artistiques montagnardes. L'exemple de l'ancien diocèse de Clermont. Face aux élites, une approche des "simples" et de leurs ouvres , Mémoire d'habilitation à diriger des recherches en Histoire de l'Art, Université Blaise-Pascal, Clermont II, 2001.

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